Forum fantasy déconseillé aux moins de 16 ans parce qu’on est aussi dark que Sasuke. Avatars en 200*320 de tout type sauf réel, ça pue. RPs de type hentai/yaoi/yuri/violents autorisés avec balises - attention à tes fesses sinon -. Dans tout ça, on aime les cookies, on veut pas de prises de tête et t’es la bienvenue pour mettre le boxon avec ton petit monde à toi. ~
La jeune femme soupirait, essayant tant bien que mal d’interpeller la tête platine qui erraient entre les rayons de l’immense librairie. Cependant, pour ne guère changer les bonnes - mauvaises - habitudes, la Réalité était partie à l’opposé du rayon qu’elle recherchait. Se perdant si bien dans son esprit qu’entre les lattes de bois ; pas léger. Spectre voguant de tranches en tranches, l’expression placide. Mauvaise nuit. Très mauvaise nuit. Probablement vous dira-t-il qu’il est rodé à ces nuits agitées, à voir vos destins et vies. Oui. Et non. Certaines sont plus vives que d’autres. Et celle-ci lui annonçait rien qui ne vaille. L’estomac encore serré, le Monde cherchait à mettre un court instant son esprit en pause. Fausse excuse que de venir au Tome Poussiéreux pour trouver un ouvrage qu’il ne cherchait nullement.
Simplement marcher, s’oublier dans les pages anciennes de ces livres et savoirs ancestraux. De tout manière que pouvait-il contre cette sombre vaticination? Il serait de retour et tous auront bien du souci à se faire. Le Monde était las. Si Las. N’avait aucune envie de reprendre de sitôt les armes et de renvoyer l’un de ses frères en Oblivion. S’il en sortirait, à quoi bon? L’Univers le veut et il n’est qu’un simple messager et créateur. Ce n’est point de son ressort ce qui adviendra. Il tracera les liens, posera les aplats et observera les mortels lutter pour ce qu’ils considèrent comme juste. Esquissait déjà le visage de la Guerre, fort ravie. Celui de la Foi que trop heureuse de voir un peu d'agitation. Celui de la Mort qui attendait un peu d’activité et celui de la Justice, tordu par un échec qu’elle n’avait point prévu.
Tout se mettait en place et il irait s’asseoir sur son trône, lorgnant les débats d’un oeil morose. Il n’avait que cela à faire. Sensation tirant sur son bras, forçant la tête blonde à revenir dans le monde des vivants. Astar accrochée à son bras, l’air quelque peu contrit.
❪ Es-tu sûr que tout va bien, Heren? Tu sembles ailleurs. Je veux dire… Plus que d’habitude. ❫
Léger souffle de la Réalité qui venait tapoter la tête de son arme, ambres détaillant les rayonnages de bouquins qui n’en finissaient point.
❪ Une simple mauvaise nuit, rien qui ne puisse ou doive t’inquiéter. ❫
La jeune femme faisait la moue, peu convaincue, tirant de nouveau sur son bras.
❪ Par ailleurs, la sortie est par là, si tu la cherches. Naquar va s’ennuyer sans nous si nous rentrons trop tard. Et si tu te perds encore, demain nous y sommes encore! ❫
Léger rire, ne laissant guère le choix au détenteur que de la suivre, traversant avec aisance le gigantesque établissement. Cette arme était une véritable carte munie de pattes, force de récupérer son possesseur à l’autre bout de monde. La porte atteinte, un soupir lui montait dans la gorge. Voilà qu’il pleuvait. La tête carmine n’était pas une grande férue de la pluie, elle en aurait presque la sensation de rouiller.
❪ Je préférais encore la chaleur de Quijy… ❫
Bougonnait-elle, se glissant sous l’eau fraîche tandis que la Réalité elle, n’y prêtait pas plus attention. Heureusement pour la demoiselle, une calèche arrivait tout droit vers leur direction. Pas le temps de dire quoi que ce soit qu’elle bondissait aussitôt sur place, agitant le bras, tout sourire.
❪ Cocher! Cocher! Par ici je vous prie! ❫
Le fiacre marquait un arrêt, laissant les deux silhouettes se glisser à l’arrière, Astar se laissant glisser sur l’assise dans un râle ravi. Le Monde lui, se mettait contre la porte, sachant éperdument que leur voyage dans les minutes qui allaient venir serait quelque peu… Agité et bruyant.
❪ Tu devrais rester contre moi, Astar. Simple conseil. ❫
L’arme le défigurait, déjà bien trop ancrée dans l’assise confortable pour ne serait-ce que bouger d’un iota.
La grande dame restait patiente parcourant calmement les étals de la boutique dans laquelle elle avait fait halte dans le but de récupérer sa précieuse étoffe qui nécessitait nouvelle teinture tant les rudes hivers et les fortes pluies l'avaient malmenée. Plutôt que de s'en procurer une neuve, elle avait simplement décidé de restaurer celle-ci de nouveau. Bienveillante, elle observait la lame, les mains jointes et l'air envieux face aux étoffes onéreuse. Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle y voyait, une robe nouvelle, une cape comme sa maîtresse ou un nouvel étendard, aussi s'approcha t'elle de la demoiselle.
-Si tu as envie de quelque chose, tu n'as qu'à demander, tu sais.
La petite croisa ses doigts, relevant vers la grande un regard plein tant d'envie que de mépris à son propre égard, s'en voulant presque de désirer de telles choses alors que d'autres n'avaient rien. Et puis sa maîtresse était déjà bien trop bonne avec elle, elle s'en voudrait d'abuser plus qu'elle ne le faisait déjà à son sens de la générosité de la guerre.
-Je... Non, je regarde... Simplement, ma dame.
La grande hocha la tête et posa ses mains gantées sur les épaules de l'arme demoiselle avant de la pousser délicatement vers le tenancier qui s'occupait d'arranger les étals.
-Va lui demander ce que tu veux, nous le récupérerons à notre prochain passage.
La petite tenta de résister inutilement mais finit par timidement s'avancer vers le gérant, sachant que sa maîtresse ne la laisserais pas si aisément quitter la boutique sans ce qu'elle désirais. Elle était décidément généreuse. De plus en plus la demoiselle comprenait pourquoi tant de mortels désiraient vivre en son duché si reculé. Malgré le terrain, elle avait su en faire l'un des endroit les plus surs du pays. Certaines rumeurs laissaient même entendre que la grande dame aurait un succès plus grand que le roi lui même.
Quelques instants après que la petite eu fait sa requête, la femme de tenancier s'extirpa de l'arrière boutique, la longue cape d'un bleu royal dans les bras qui semblait comme neuve. Un sourire illumina le visage de la guerre alors qu'elle s'en saisissait à nouveau d'une manière fort délicate.
-Elle est encore plus belle qu'au premier jour. Milles merci.
Elle détacha sa bourse de sa ceinture et paya son du ainsi que quelques pièces supplémentaire pour récompenser le couturier de son excellent travail, elle régla également ce qui serait la future robe de Myngwenn en avance avant de sortir de la boutique, exprimant de nouveau son appréciation pour le travail de l'artisan, lui promettant de lui rapporter sa cape à la saison prochaine.
Quelques pas en extérieur et quelques goûtes se firent sentir sur le haut de la tête de la grande dame gouttes qui se transformèrent bien trop vite en averse. Elle saisit le poignet de sa lame pour l'entraîner avec elle vers le fiacre qui venait de marquer l'arrêt. La petite tenta de nouveau de résister quand bien même elle savait la poigne de la guerre bien trop puissante pour son petit corps.
-Ma dame, des gens viennent d'y monter. -Qu'importe.
Avait elle rétorqué en faisant monter la petite dans la voiture avant d'elle même venir s'installer en prenant garde à ne pas mettre un malencontreux coup de tête dans le plafond de l'habitacle, et en prenant moins garde à ceux qui étaient déjà assis là. La petite s'inclina jusqu'à ce que son front ne touche ses genoux.
La jeune femme n’avait nullement tenu compte des mises en garde de son détenteur. La Réalité était habituée. Passait ses vies à ne faire que cela, prévenir des abrutis que telle ou telle chose arriverait. Toujours ce même sourire défiant ou insouciant, cela n’arrivera jamais. Plus que les yeux pour pleurer et encore. Le Monde lâchait un long soupir, entendant la porte du fiacre s’ouvrir quand son épée lâchait un couinement étouffé, abjurant de tous noms la chose qui venait littéralement de prendre place sur elle. Seule sa voix attirait un court moment l’attention de la tête topaze. Myngwenn, qui s’excusait une fois encore de la conduite de sa détentrice. La Guerre ne changeait nullement. S’imposait comme un fait, prenait place dans ce trône bien loin de celui qu’elle possédait en ses terres. Remplissait le pauvre véhicule à elle-seule par ses vêtements et sa taille. Si bien qu’un râle du cocher pu s’entendre, les chevaux guère ravis de cette agitation passagère.
❪ Hereeeeeen… Pourrais-tu m’aider, s’il te plaît? Pas que j’étouffe sous ce je ne sais trop quoi qui pèse une tonne mais si! ❫
La Réalité observait la jeune femme se débattre, coincée entre la prise de la Dame de fer et sa lourde cape, ignorant tout de l’identité de son bourreau. Ignorait, laissant ses ambres venir se poser sur la jeune femme blonde, placide.
❪ Nul besoin de t’excuser, Myngwenn. Cette idiote était prévenue. ❫
❪ L’idiote tu sais ce qu’elle te dit Her- Attends, Myngwenn?! Myyyng, comment vas-tu? Peux-tu me sortir de là? Puisque ce cher maître se fiche de mon désespoir! ❫
L’arme en riait, tonalité joyeuse que de croiser une consoeur à elle. Astar aimait tout le monde et appréciait beaucoup la jeune femme, bien plus calme qu’elle mais tout aussi adorable à ses yeux. Trouvant finalement un espace où se glisser, l’arme finissait par souffler bruyamment les cheveux en pétard. Elle avait bien entendu compris son erreur en traitant la Dame de poids-lourd mais qu’y pouvait-elle? Depuis quand s’asseoir sur autrui est une norme? Finissant de repousser la cape de la Guerre, la jeune femme s’attellait à déposer celle-ci autour de la guerrière, délimitant ainsi la place de chacun. Elle ressemblait un peu à un cône ainsi… Un cône couronné et fier mais un cône.
❪ Pardonne l'attitude d’Astar, ma chère. Qu’est-ce qui t'amène ici, si loin de tes terres, outre cette nouvelle cape? ❫
La Réalité était bien curieuse - sachant les réponses mais feignant l’ignorance - de savoir ce qui avait pu mener la Guerre à partir en croisade de paix. Uniquement sa cape? Cela lui paraissait étrange, pour elle, si investie auprès de ses armées et fidèles. Peut-être venait-elle donner des cours ci et là. Peut-être instaurait-elle lentement son influence.
La mise en place fut complexe, plus pour les autres occupants que pour la grande dame parée de ses beaux vêtements et à la carrure imposante qui justement l'imposa à une grande partie de la banquette qu'elle avait décidé d'occuper de son royal séant sans tenir compte de la seconde occupante qui râlait son saoul, lui donnant une tonne à peser. Insolente punie par une légère pression supplémentaire de la guerre sur son corps bien frêle comparé au sien, le tout saupoudré d'un bref regard assassin qui aurait fait retourner les éclairs au ciel. La petite malgré les paroles du grand resta prostrée en position de milles excuses.
-Mais tout de même...
Elle releva simplement la tête à deux fois de suite la mention de son nom. Elle ne l'avait que trop rarement entendu de la bouche de quelqu'un d'autre que sa maîtresse.
-Vous... Connaissez mon nom ? J'aimerais bien vous aider mais il serait bien malvenu de ma part de m'opposer à la volonté de ma dame...
La guerre soupira légèrement finalement amusée elle aussi par cette situation incongrue. Oh grand jamais elle n'aurais penser pouvoir tomber sur le monde de manière aussi hasardeuse, lui qui semblait plutôt du genre à toujours rester prostré quelque part et de ne plus bouger jusqu'à ce que... Jusqu'à ce qu'il ne change d'avis et ne parte se rouler en boule autre part. Aussi se laissa t'elle transformer en cône par l'arme trublionne sans trop faire de scène.
-Myngwenn, ne reconnaît tu donc pas Herentir et Astar ? Je comprends que tu ai pu oublier cet homme, mais un clown pareil à cette lame, je n'en connais pas.
La timide légendaire se redressa l'air d'abord perdu, puis l'espace de quelque seconde, les souvenirs commencèrent à émerger elle afficha un léger sourire en croisant ses mains sur ses genoux.
-Oh oui, je me rappelle, en effet. Veuillez pardonner ma mémoire. Je supporte vraiment mal le poids des années il faut croire.
La guerre elle observait celui qui se trouvait à sa taille sans vraiment bouger elle hocha la tête à ses paroles et remua vaguement les bras faisant onduler le tissu de cette cape qui était enroulée autour d'elle.
-Ta lame est toute pardonnée Herentir. Et figure toi que rien ne m'a appelé hormis ma vieille cape tout juste restaurée. Mais je suis ravie que tu l'ai prise pour une neuve. Myngwenn semblait également vouloir étendre sa garde robe, nous en avons donc profité. Et toi mon cher, que me vaut ta visite en cette triste saison ?
Si la Réalité avait pu rire d’une telle scène, il l’aurait fait. La Guerre avait toujours le dernier mot et nullement gênée, faisait passer le message à sa légendaire qui se retrouvait qu’un peu plus écrasée, gémissant de désespoir. Astar n’avait guère changée malgré les ères ; toujours à faire l’agitée et la jeune femme souriante dans l’espoir d’un beau jour pouvoir peindre un sourire sur ce visage stoïque que lui offrait que trop souvent son détenteur. Le Monde pouvait apprécier l’effort, même vain. Gardait cela pour lui, se doutant bien que l’arme en savait déjà les retombées. Et pourtant elle s’accrochait encore, essayait sans cesse depuis bien trop de temps. Trop de temps qu’il n’avait plus compté. L’averse s’intensifiait un peu plus, berçant les oreilles ravies de la tête blonde qui doucement laissant sa tempe se rapprocher de la fenêtre. Vision apaisante de gouttes traçant leurs routes pareilles à toutes ces âmes à qui il dessinait les voies.
La jeune Myngwenn s’excusait, arrachant à rire à Astar qui se tournait vers les deux jeunes femmes, sourire colgate paré au visage. Cette arme avait bien trop d’énergie pour lui. Vraiment trop.
❪ Ce n’est guère grave, Myng! Après tout nous nous sommes pas croisées si souvent… ❫
La tête rousse tirait une moue un peu abattue, appréciant échanger avec ses consoeurs. Les Légendaires ne couraient pas les quatre coins du Royaume et la jeune femme, ayant grandement connu la solitude et l’abandon était toujours ravie de voir Myngwenn ou une autre légendaire si l’occasion s’en présentait. Se rendant compte de sa mine, celle-ci effaçait son air mélancolique pour une moue joyeuse, venant observer le cône de Guerre toujours aussi fière. La Grande Dame avait toujours impressionnée l’arme. Elle aimerait tant avoir son assurance et sa carrure.
❪ Et comment vous portez-vous vous deux? Tout se déroule bien dans votre duché? Il y a énormément de tensions à Kollsvik en ce moment avec la politique du Roi, tout va bien pour vous? ❫
L’arme était réellement soucieuse du bien être des deux jeunes femmes, même si au fond d’elle, elle savait parfaitement que la dame de fer saurait se faire entendre si les choses tournaient mal. Cela était juste plus fort qu’elle, éternelle anxieuse pour le peu de lien qu’elle avait su tisser. Le Monde quant à lui sortait un court instant de ses pensées que trop envahissantes, ne cessant de se repasser les rêves des dernières nuits, l’estomac encore dans les talons. Il haïssait ces moments. Savait éperdument qu’il allait devoir de nouveau abattre sa lame pour remettre les choses en ordre. Savait que son peuple était fortement concerné et que lui, simple oiseau observateur ne lancerait que les dés dans ce jeu hasardeux tout dessiné par la plume même de l’univers.
❪ Il faut reconnaître que le Satin paisible est une excellente enseigne, je ne suis guère surpris de voir ta cape aussi resplendissante. Sachant à quel point elle te tient à coeur, je penserais presque la revoir le premier jour où tu l’as obtenue. ❫
Pause, posant ses ambres sur la tête couronnée.
❪ Une simple fuite hors de ma psyché. Un besoin de couper et m’entraîner par ce temps… ❫
Léger coup d’oeil envers son épée.
❪ Oui et alors? Je n’aime guère la pluie! ❫
Soupir.
❪ Tu vois le point. Cependant, j’ai eu quelques sombres vaticinations et nombreuses furent celles qui te concernaient ma chère. Le passé semble revenir pour toi. Prend garde. Les choses risquent de s’empresser sous peu. ❫
Paroles en l’air ou non, il avait fini par s’en moquer. Tant ceux qui n’y prêtaient point attention finissaient par en découvrir le prix bien plus tard. Il doutait néanmoins que la Grande Dame fasse fi de ces mises en gardes ; stratège qu’elle était. La Guerre reste la Guerre et même en temps de paix, elle doit se tenir aux aguets.
La légendaire hocha doucement la tête regardant toujours sa camarade. Car si elle se rappelait de qui était Astar elle avait en revanche du mal à se rappeler à quelles occasions elles avaient pu se croiser. Aussi resta t'elle un instant perplexe avant de se dire qu'au final ce n'était peut-être pas si important et qu'elle ferait mieux de se concentrer sur l'instant présent afin de ne pas incommoder son vis-à-vis. Elle releva la tête vers sa maîtresse mais voyant celle-ci occupée avec son propre interlocuteur, elle décida de façonner seule sa réponse.
-Hé bien tout va pour le mieux, du fait de notre position géographique nous ne sommes pas tant ennuyés par ces histoires. Dame Galatéa garde les portes ouvertes tant que les querelles sont laissées à l'extérieur. Nous restons donc relativement à l'abri des tensions quand bien même certains tentent parfois.
La Guerre elle restait droite les yeux fixés sur son vis-à-vis sans la moindre peur de le gêner par une telle insistance. De plus elle ne le savait que trop bien, le monde ne serait jamais, oh grand jamais, gêné pour si peu. Elle hocha vivement la tête aux paroles de son frère Nawûn laissant échapper un vague rire satisfait.
-Je ne te le fait pas dire ! Ces mortels ont bien d'autres talents que celui de s’entre tuer et ce tenancier et son épouse en sont la preuve. C'est pourquoi je ne jure que par eux lorsqu'il s'agit de mes textiles, car je ne pense pas pouvoir trouver un jour meilleurs doigts pour s'en occuper.
Elle releva ensuite légèrement le menton, fière des éloges lancées par le grand.
-C'est justement ce que je disais à ce brave homme. Encore plus belle qu'au premier jour.
Sa tête bascula ensuite légèrement sur le côté, intriguée. Alors même le monde a l'air si détaché de tout avait besoin de souffler de temps à autre. Cette constatation, vraie ou fausse, lui arracha un sourire bienveillant.
-Ces montagnes font un bon terrain d'entraînement, tu as bon goût.
Elle releva ensuite sa main droite extirpant celle-ci de sa cape avant de fermer son poing droit une nouvelle lueur dans le regard, comme si soudainement un feu y avait été allumé.
-Et si tu as besoin d'un partenaire pour faire parler ta lame, je me ferais un grand plaisir de t'assister Herentir.
Cependant son ardeur retomba bien vite à l'instar de sa main qui se posa contre son genou. Son regard se fit plus sérieux et pénétrant alors que de nouveaux elle fixait la réalité. Elle avait toujours eu foi en ses visions d'autant plus quand celle-ci faisaient évocation de la grande dame elle même. Elle détestait cependant cette manière de s'exprimer comme par énigme et ses sourcils se froncèrent légèrement alors qu'elle se redressait légèrement sur la banquette.
"Herentir, notre passé est aussi vaste que notre avenir le sera. Exprime toi clairement. Que va t'il se passer ?"
Un sourire venait éclairer les lèvres de la jeune femme carmine, excitée par tant de bonnes nouvelles pour ses deux compères. La Légendaire était aux anges d’entendre par la voix de son amie que leur terre se portait bien et que tout allait bien pour l’instant. La Grande Dame avait toujours régné avec une main de fer dans un gant de velours, trouvant la juste part pour tous sans pour autant perdre tout contrôle de son duché. Dans le fond, la Guerre avait plutôt un grand coeur envers les siens et ceux qu’elle respectait. L’arme se demandait si un jour elle pourrait ne serait-ce que se vanter d’avoir cette présence et assurance.
❪ Je suis ravie d’entendre cela! Avec toutes ces tensions qui courent dans le continent, on est jamais trop sûrs. ❫
La tête rousse se passait la main dans les cheveux, quelque peu contrite. Elle s’en faisait souvent trop, la Réalité n’avait eu cesse de lui dire. Lui qui se fichait éperdument de tout ; lui qui vivait dans cette bulle - prison de verre - où le contact avec autrui semblait hérésie. Le Monde quant à lui observait ce sourire discret se former sur les lèvres de la Guerre, probablement contente de ses remarques et compliments. O combien il voudrait lui rendre son sourire, la remercier de sa sollicitude. S’il pouvait. La Réalité savait parfaitement que la Guerre serait toujours là pour assurer l’ordre du monde quand il ne devait guère le faire. Elle était cette âme vaillante sur qui il pouvait aisément compter. Et pourtant malgré ces millénaires, n’avait jamais su s’ouvrir un peu plus à elle. Peut-être n’est-ce pas là son droit, lui qui ne fait qu’observer et acter quand le temps sonne.
❪ Les Mortels ont bien des talents, je dois le reconnaître. Toi qui es de Kollsvik, je te conseillerais de jeter un oeil à l'Épée Mécontente à Lonlond. Leurs lames sont de très bonnes qualité si l’envie te prend d’un peu de changement. L’Homme a su s’améliorer même si les querelles restent présentes. Mais sans celles-ci, ne t’ennuierais-tu point? ❫
La Réalité ne taquinait guère, encore moins ne se voulait railleuse. Posait simplement un fait face à la Guerre. Un soupir passait la barrière de ses lèvres, ambres alternant entre la cape de sa compère et son regard perçant.
❪ Ne dit-on pas que le froid forge les guerriers? ❫
On aurait pu y entendre un léger rire ; légende que l’arme espérait un jour réellement entendre. Même la Guerre riait, elle qui était de nature pourtant sérieuse et posée. Pourrait-elle l’apprendre un jour à son détenteur?
❪ Ce serait avec plaisir, ma chère. ❫
Le monde marquait une pause, posant ses topazes sur sa partenaire.
❪ Astar, je te conseille de te décaler. ❫
D’abord interloquée, la jeune femme restait coite, sourcil relevé pour finalement abdiquer, s’exécutant. Nullement partante pour de nouveau se faire écraser par l’imposante carrure de la guerrière.
❪ Ces nouvelles ne vont guère te plaire, Galatea. Le hasard, la chance, l’infortune ; nommons-le comme nous le souhaitons, ce frère banni sera bientôt de retour. Je crains que sa prison ait fini par le lasser. Et s’il ne vient guère pour toi et tes terres, ce sera pour notre consoeur. Tu sais aussi bien le lien ténu qui les lient. Protège tes terres et veillons au mieux sur notre consoeur, les choses ne vont aucunement aller dans le meilleur sens qui soit. ❫
Souffle de la Réalité, ambres plantées dans le regard soutenue de sa consoeur. Il savait que cette nouvelle ne prendrait que quelques secondes pour que le revirement de situation se fasse. Que la Guerre totale et rageuse ne pointe le bout de son nez. Savait que leur consoeur et proche de la Guerre, la Justice serait bientôt dans de beaux draps. Le Hasard frappe indifféremment et ne prévient jamais.
La légendaire reste assise à sa place souriant toujours à sa consœur elle avait l'air ravie de pouvoir discuter un peu mais ne faisait malheureusement pas partie de celle qui menaient aisément une conversation, sa timidité la devançant sur bien des plans mais elle était vraiment handicapant sur celui ci. Et quand bien même sa grande dame essayait tant bien que mal de la lui faire oublier, elle n'avait jamais réussi à s'en débarrasser.
-C'est vrai, oui.
La grande main de la guerre sur son épaule lui fit hâtivement relever la tête vers celle-ci qui s'exprimait déjà.
-J'irais bien y faire un tour pour mes soldats, mais aucune lame à mes yeux ne pourrait remplacer Myngwenn. J'ai eu l'occasion de côtoyer plusieurs armes de légende Herentir. mais jamais aucune, peu importe ses pouvoirs ne lui est jamais arrivé à la cheville ! De plus même sous cette forme elle sait se montrer plus féroce que certains guerriers chevronnés !
La légendaire senti le rouge lui monter aux joues tant par plaisir d'entendre de tels compliments que par gêne. Car en effet la lame d'aussi loin qu'elle se souvenait ne s'était jamais sentie exceptionnelle surtout face à certaines de ses consœurs qui possèdent des dons bien plus utile que le sien il faut le dire. De plus le fait que pendant une partie de sa vie on lui ai répété qu'elle était une bonne à rien ne l'avait en rien arrangée sur ce plan. Une raison de plus qui faisait de sa dame la meilleure personne qu'elle connaisse c'était bien de m'avoir sortie de ce pétrin.
-Merci...
La guerre retira sa main et éclata d'un léger rire de nouveau en jetant elle même un oeil à la cape.
-Pour quelle raison penses tu que je me sois établi ici Herentir ? Aisément je pourrais vibre sans étoffes mais figure toi que je me suis habituée à ce toucher qui diffère bien de celui des coups et des lames. Et... ces vêtements ont leur charme il faut dire...
La voiture s'engagea sur un sentier légèrement plus sinueux, aussi la Guerre posa t'elle sa main sur l'une des poignées destinées à empêcher les passager de valdinguer dans l'habitacle en cas de nid de poule. Elle écouta le monde lui expliquer plus en détail le contenu de ses visons. Ses doigts se resserrent d'abord sur le bois, un premier craquement se fit entendre. Myngwenn se recroquevilla légèrement elle même chamboulait par le changement qui commençait déjà à s'opérer.
-Dame Galatéa...
Alors que la dame finalement comprenait et assimilait les nouvelles, ses yeux s'embrasèrent de nouveaux, de vert émeraude ils passèrent au jaune des topazes et semblaient brillait comme s'ils étaient emprunts du feu des batailles. Ses cheveux d'un blond soleil se firent ternes et pas seulement, sa masse capillaires, tout s'assombrit, armure et vêtements changèrent d'aspect. Le gantelet noir se referma sèchement sur la poignée de la portière avant de l'arracher d'un geste brusque emportant avec elle une bonne partie du flanc de celle-ci. Vent et pluie s'engouffrèrent dans l'habitacle dans un vacarme presque assourdissant, le tout suivit d'un ricanement de la légendaire, elle aussi changée.
-Ohoh, par le ciel nous voici repartis pou... -Silence, Myngwenn.
La légendaire échappa un nouveau ricanement et fit mine de s'incliner comme elle le pouvait malgré l'état du coche. La grande dame elle plongea ses topazes dans les ambres du monde son visage dur comme la pierre du glacier et son visage froid comme sa glace.
La légendaire comprenait parfaitement ce que vivait sa consoeur ; ce sentiment de se sentir inutile, d’avoir de place nul part et d’être abusée constamment par des détenteurs qui se fichaient bien de leurs états d’âmes. Ressentait elle aussi ce poids face à d’autres légendaires bien plus puissantes et utiles qu’elle. Myngwenn l’était. Elle, elle donnait une fougue que plus féroce à sa détentrice, elle était une véritable épée. La jeune femme elle… Se sentait comme l’erreur des Légendaires. Personne ne voudrait d’une arme qui scelle ses propres capacités ; quand bien même celles de leurs adversaires le sont aussi. C’est ce qu’elle avait entendu toute sa vie et pourtant elle est là, avec cette statue placide qui y trouvait son compte et ne voulait aucune autre arme si ce n’est qu’elle.
Elle enviait un peu Myngwenn de pouvoir avoir cette prestance qu’avait la Reine Guerrière une fois dans sa main. Elle enviait ses ères d’expériences. Elle était un imposteur à côté d’elle. Cependant, son sourire ne bougeait point et allait même rassurer la jeune femme blonde en appuyant les mots de la guerre, enfant sincère qui ne voulait que mettre du baume au coeur à une amie.
❪ Je ne peux qu’appuyer les mots de Galatea, Myngwenn! Tu es tellement douée! Tu as tant appris à ses côtés, regarde où tu en es aujourd’hui! Vous formez une harmonie parfaite ta Dame et toi! Il faut que tu prennes confiance et tu seras inarrêtable, tu as tant de bonnes qualités. ❫
Léger rire de l’arme. Elle était douée pour remonter le moral des autres, leur redonner confiance mais jamais n’avait su le faire pour elle-même. La Réalité elle, écoutait les réponses de la Guerre, acquiesçait d’un mouvement de tête, pensant en effet à ses soldats qui pourraient bien y trouver leur bonheur. La Dame de fer était une fière générale et même si elle ne le montrait guère, elle prenait soin de ses armées. Elles sont celles qui la soutiennent, en tant que Guerre. Et elle est celle qui les guide et les rend extatique. L’un sans l’autre ne peut marcher. Le fiacre passait alors sur un sentier plus sinueux ne manquant guère de faire embrasser le plafond au monde qui ne réagissait à peine ; trop habitué à se prendre toutes portes qui soient.
La Légendaire quant à elle s’accrochait à son détenteur, comprenait à présent le sens de ses mots quand la main gantée de la Guerre venait écraser le bois du coche. Pour finalement s’en débarrassait, envoyant au loin telle une feuille automnale tout le côté de la calèche. Ce fut sans attendre que le cocher élevait la voix, furibond.
❪ Mais que vous prend-t-il?! Vous vous rendez compte de ce que vous fai-
Silence, les lèvres de l’homme se retrouvant soudainement collées l’une à l’autre sans la moindre possibilité de mouvement ; ambres du monde le transperçant.
❪ Je vous prierais de vous taire si vous tenez à la vie. ❫
Il n’avait que trop pris le pli, le monde. De voir les changements d’états soudains de sa soeur nawûn. Déjà ressentait-il déjà ces prunelles brûlantes sur sa personne et toute cette colère accumulée sur bien des ères. Astar se glissait un peu plus contre lui, à la fois inquiète et impressionnée par cette aura que la grande dame dégageait ; aussi inquiétante soit-elle.
❪ Il les posera ma chère. Et ne te laisse point berner, tu y perdrais. Je sais que cela ne te plait guère, cependant, pourrais-tu éviter de détruire notre fiacre plus qu’il ne l’est? Bien que au vu des choses… ❫
Soupir du monde, lorgnant le cocher s’agiter, nullement calmé d’être rendu muet un court moment. Inspire.Expire. La rage de sa compère avait quelque chose de contagieux et la Réalité n’avait jamais saisi ce à quoi cela pouvait bien faire écho au fond de lui. Une ancre d’ébène qui lui broyait la poitrine, assombrissait un court instant ses pensées. Nul moment pour divaguer. Heureusement sauvé par la légendaire qui prenait un risque, jeune femme curieuse qui n’avait rien connu de tout cela.
❪ Sauf votre respect, Galatea… Qui est cette personne? Pourquoi vous rend-t-elle ainsi? Ce n’est guère votre genre de vous emporter comme cela… ❫
La tête rouge jouait avec ses mains, à la fois embarrassée et toujours anxieuse pour l’état émotionnel de ses deux amies.
Le regard de la grande fusa vers le cocher qui avait osé se plaindre. De quel droit un simple mortel sans le moindre instinct guerrier osait il prendre la parole sans son consentement. Bien heureusement pour lui, le monde scella sa bien vilaine bouche avant que la reine guerrière n'ait eu le temps de la lui broyer. Que de témérité de la part d'un homme qui se serait chié dessus rien qu'à l'idée de devoir mettre les pieds sur un champs de bataille. La légendaire elle échappa un nouveau ricanement presque sinistre avant de doucement frapper dans ses mains.
-Oh merci Herentir, continuer à pied par ce temps m'aurait bien contrariée.
La Guerre posa son regard sur son arme qui la regarda un instant également avant d'un signe lui faire signifier qu'elle ne parlerait plus sans y avoir été sollicité, le tout en arborant un sourire mutin qui lui aurait sûrement valu maltraitance si sa maîtresse ne l'aimait pas autant. La grande dame cependant reporta ses topazes sur le monde. Ses sourcils se froncèrent encore et les traits de son visage se durcirent d'avantage alors qu'il tentait de prévenir ce qui était déjà inévitable en un sens.
-Herentir. Je n'ai que faire des risques. Tu sais tout ce qu'il m'a déjà pris et tu sais tout ce dont il est capable encore mieux que moi. Ne t'en déplaise à toi ou à la mort, je t'en fait la promesse ici Herentir si cette calamité s'approche de notre sœur, je ne répondrais plus de rien.
Un sourire s'afficha sur le visage pourtant courroucé de la grande dame pourtant il n'émanait en rien de la joie mais d'une autre source à son opposé, ainsi elle ressemblait presque à une bête exposant sa dentition juste avant de sauter à la gorge de sa proie.
-Ce sera magnifique n'est-ce pas ? Je pourrais enfin terminer cette petite guerre qui a commencé il y a si longtemps.
Son visage ne tarda pas cependant à reprendre un aspect semblable à celui d'un grand glacier suite aux paroles d'Aster tassée contre son maître, lui rappelant bien trop clairement les ignominies qu'avait commis cet être abject indigne d'exister. Myngwenn toujours armée de son sourire mutin posa sa main sur le gantelet de sa maîtresse.
-Ma dame, laissez moi répondre, je ne sais que trop bien à quel point ces souvenirs vous sont désagréables... Et j'aimerais pouvoir continuer de profiter de ces trois quarts de coche pour rentrer plus vite...
La Guerre retira sa main avant de vaguement balayer les paroles de son arme. Elle ferma les yeux, s'adossant au bois qui tenait encore par on ne sait quel miracle.
-A ta guise.
La lame hocha vivement la tête avant de légèrement se pencher sur Astar en parlant plus bas pour éviter que sa maîtresse ne se retrouve d'avantage courroucée par cette histoire.
-Il s'agit de la fortune Astar...
Elle souffla.
-Cipher, le banni. Celui qui a dévoré la Conviction et qui a osé s'en vanter devant ma dame, exhibant sa chair.
Elle se redressa ensuite, son sourire s'élargissant et ses yeux aussi jaunes que ceux de sa maîtresse se perdant dans ceux de sa consœur.
-Et laisse moi simplement te dire, Astar que tu ignore bien des choses sur le "genre" de Dame Galatéa.
Il savait ô combien la Fortune lui avait pris. Combien elles leur avaient pris. Il était là ce jour-ci, Réalité devant se charger de remettre les choses en ordre refusant d’y mêler la Guerre qui faisait encore face aux atrocités qu’elle découvrait. Le monde ne comprendrait jamaie ce qui était passé par l’esprit de leur ancien frère. Ce n’était là ni rage d’être banni, ni rage d’être mis de côté. Au contraire, il en était bien ravi. Il était de ceux qui se fichaient de leurs rôles, jouant avec les mortels comme de pauvres poupées de paille, y mettant le feu juste pour le plaisir de les voir flamber. De ceux qui étaient imprévisibles, frappant sans prévenir. N’est-il pas le Hasard pour rien? La Réalité savait parfaitement les tensions qui régnaient entre les deux femmes et la fortune.
Si la dame de fer ne pouvait plus le voir en peinture, la Justice elle lui tenait constamment tête ; peut-être trop, pour des broutilles comme pour les sujets les plus sérieux qui soient. Ainsi était-il parti, n’ayant nullement prévu qu’il intervienne. Le Monde haïssait cela plus que tout. User de ses dons. S’il ne l’avait guère fait, la Justice serait-elle encore là? La Guerre aurait-elle eu le temps de s’en remettre. Il se devait de les protéger ne serait-ce qu’un peu. Il était las des remarques à son égard, lui Dieu qui ne faisait rien pour eux. Et la fortune disparaissait, expédiée au fond des gorges de Sarkan déjà présentes durant ces ères lointaines. Supplice ne se faisant que plus terrible avec la Grande Guerre et la destruction du Royaume d’Altass.
❪ Je n’en doute guère, Galatea. Je crains juste que les choses ne soient plus vicieuses qu’elles ne le paraissent. Prend simplement garde, tu le sais aussi bien que moi que tes colères peuvent parfois se retourner contre toi. Surtout avec lui. ❫
La tête blonde laissait alors la parole à la légendaire qui préférant calmer l’humeur dantesque de sa maîtresse répondait aux questions de la jeune femme. La tête carmine perdait peu à peu son sourire, mine abattue par ce qu’avait pu ressentir la grande guerrière. Empathie qu’elle peinait encore à bien garder sous rênes, posant son regard noisette sur la Reine guerrière.
❪ Je suis désolé pour toi… Et merci de la confiance que vous m’accordez toutes deux. ❫
L’arme ne pouvait qu’imaginer ce qu’avait traversé la Guerre pour ne piper mot et laisser sa lame prend le relai. Ne pouvait qu’esquisser cette boule qui lui serrait l’estomac et cette rage infernale qu’elle en brûlerait tout autour d’eux.
❪ Je n’ai jamais eu la prétention de connaître Galatea aussi bien que toi, Myng. Simplement… Cela me rend malade de savoir que vous ayez pu vivre de pareilles choses. ❫
La légendaire retournait se lover contre son détenteur qui n’en disait rien, cherchant là un moyen de calmer le maelstrom d'émotions par lequel elle passait. Oeil du cyclone déchirant sa chair à vif. Très vite l’attention du monde fut attiré par le cocher qui leur faisait de nouveau face, se mouvant avec véhémence malgré ses lèvres scellées. Soupir. Daignant lui accorder la parole, le florilège de calomnies à leur encontre ne tarda pas à venir.
❪ Mais pour qui vous prenez-vous?! Je vous accorde un voyage, vous détruisez mon véhicule et à présent par votre faute mes chevaux se sont barrés! Ils étaient mon gagne-pain! Et je fais comment moi?! Je vais claquer des doigts comme toi là et ils vont revenir comme par magie?! La prochaine fois, épargnez-moi le trajet et ne montez pas à bo-
L’homme ravalait sa salive, levant les mains, se reculant sur le plancher grinçant de son fiacre, pointe d’une lame sous la gorge. La Réalité se lassait. Et fatiguait de ses jérémiades. Astar en main, la pointe venait doucement se poser entre ses deux yeux.
❪ Ne vous ai-je point demandé de vous taire? Est-ce là chose trop compliquée à appliquer? Je me répète donc pour la dernière fois, avalez votre langue et déguerpissez avant que ma consoeur ne perde patience et que votre tête traverse le continent entier. ❫
Doucement la lame reprenait forme humaine, retournant s’accrocher dans le dos de son détenteur face au cocher qui sans attendre abandonnait son fiacre, disparaissant dans le rideau d’eau qui chutait. Les chevaux, il s’y était quelque part attendu. L’aura de la grande dame n’est pas de celle qui vous laisse garder constance. Étouffante, écrasante, vous n’êtes plus rien face à elle. Probablement les pauvres bêtes, plus valeureuses et intelligentes que leur maître avaient-elles pris la fuite sentant le danger imminent. Posant les pieds dehors, le monde tendait un bras à la Guerre, l’invitant à descendre.
❪ Je crains que nous devions continuer à pieds. ❫
L’arme soupirait, venant se camoufler dans le manteau de la tête topaze, lorgnant sa consoeur.
❪ Pourquoi…? Pourquoi avez-vous dû subir cela? ❫
Curiosité et à la fois sentiments étrangers, nullement sien qui la happait. Que pouvait-elle faire face à ce mur de glace et de haine qui lentement l’attirait dans son territoire?
Elle ne le savait que trop bien, sa colère amenait le désastre dévorant tout ce qui se trouvait sur son chemin jusqu'à n'en plus pouvoir, jusqu'à ce que ces flammes infernales, ne finissent par redevenir des braises alors que la reine guerrière elle se perdait dans les limbes d'un sommeil qui pouvait bien parfois durer des années emportant avec elle les cendres de son dernier embrasement. Elle savait qu'elle avait à y perdre, mais n'avait elle pas déjà assez perdu ? Assez perdu des siens, des mains des siens. N'avait elle pas assez perdu à tenter de maintenir un équilibre en ce monde insignifiant pour assurer le futur de leur race ? Les plaques du gantelet noirs crissaient alors que le poing de la Guerre se serrait, sa voix cependant avait retrouvé un calme presque olympien.
-Herentir, je me fiche de ce monde, je me fiche d'avoir à disparaître si les nôtres peuvent prétendre à une vie sereine, la mort, la croyance et je ne sais qui encore, ils peuvent bien s'en prendre à moi ou à mes méthodes, mais toi, tu sais pourquoi je fais cela. Je suis sûre même que tu sais déjà ce qui va arriver. Je me demande pourquoi tous tendent à ignorer à ce point cette gangrène qui n'attend que de nous ronger. Même justice... s'est montré trop clémente. Je ne lui laisserais pas la chance de pouvoir s'échapper, sois témoin de ces paroles, toi, la réalité.
La légendaire elle continuait de dialoguer paisiblement avec sa consoeur sans pour autant se départir du sourire mauvais qui semblait plaqué sur ses lèvres. Elle haussa les épaules avant de croiser les jambes à la manière d'une noble qui aurait légèrement abusé d'une potion de snobisme avant son thé habituel.
-Ce sont les Aléas de la vie Astar. Nous connaissons bien cela non ? Armes légendaires qui passons de mains en mains. Et quand bien même nos maîtres ne peuvent vraiment mourir... Cela n'arrête point le tourment, ma douce amie.
Ses sourcils se haussèrent lorsque la grande dame près d'elle se redressa soudainement, enfonçant ce qui restait encore du haut de l'habitacle, elle soupira en remontant son propre capuchon sur sa tête et en voyant Astar muter sous ses yeux pour prendre la forme d'une immense épée. Cela ne dura quelques secondes et Myngwenn en profita pour descendre du coche posant les semelles de ses bottes renforcées dans la boue qui parsemait le chemin.
-Par le ciel, quelle idée de se trouver ainsi au sommet de la chaîne alimentaire...
La grande dame elle descendit des restes de la voiture s'aidant du monde plus par politesse que par nécessité, rabattant à son tour son capuchon cachant le platine de ses cheveux ainsi que sa couronne d'Onyx. Le métal de l'armure noire claqua lorsqu'elle descendit la marche qui la menait au sol et la pluie qui venait marteler son plastron émettait sans discontinuer alors qu'elle se mettait en marche direction son duché. La légendaire se mit sur ses pas ravie qu'elle décide ne pas traîner elle marcha cependant à hauteur de l'autre arme qui semblait décider à continuer de converser.
-Pourquoi demande tu ? Car la Fortune n'a d'intérêt que pour sa propre personne alors que ma dame se donne pour tous ses frères et soeurs quitte à prendre de dures décisions, quitte à entretenir ce monde en leur demandant de donner de leur personne. Cependant lui plus que les autres n'en a jamais eu cure. Il a toujours fait ce qu'il voulait, prenant toujours un plaisir plus malsain à s'en prendre à ma dame et à tout ce à quoi elle tient...
Elle échappa un ricanement en fixant sa maîtresse.
-Une sacrée ordure. J'ai hâte qu'elle lui fasse payer ses actes.
Il le savait en effet, ce qui allait arriver. Il savait tout ce qu’elle avait perdu. Tout ce qu’elles avaient perdu. Non pas que la Réalité se voulait sans coeur - bien que probable -, néanmoins celle-ci considérait que leur consoeur Namalya avait fait ce qu’elle avait pu. Et que tout comme la Guerre, elle avait perdu plus qu’un proche. Ses yeux. Une vue qui ne sera jamais curable. Quoi de plus humiliant pour un guerrier. Quoi de plus handicapant dans un premier temps? Quoi de plus ennuyeux pour simplement vivre, de passer de la lumière complète au noir le plus total? De ne plus pouvoir voir le visage de cette amie qu’elle appréciait tant, de cette Guerre qu’elle soutenait envers et contre tous? Toutes deux avaient souffert, indéniablement. Idéaux qui parfois coûtent bien plus qu’une vie. Emportent avec eux une part de vous et de votre esprit que plus jamais vous ne reverrez.
❪ Je ne le sais que trop bien, Galatea. Ne t’en fais point pour cela, ils peuvent déjà y prétendre et tu y contribues grandement. Ne va pas mettre ta vie en jeu ; même si tu es la Guerre. Beaucoup comptent sur toi. Namalya n’a nullement été clémente. Que pouvait-elle faire, rendue aveugle, paralysée et couverte d’anathèmes? Guère grand chose. Il en allait de ma responsabilité et j’ai agis avec un temps de retard. Le blâme est mien, nullement sien. Elle a fait ce qu’elle a pu. Elle ne voulait pas t’imposer un affrontement de plus avec ce que tu traversais. ❫
Courte pause du monde, continuant sa dérive sous les larmes des cieux, son arme camouflée sous sa cape, le lorgnant quelque peu inquiète. Elle sentait son détenteur plus distant, une distance invisible, à peine perceptible. C’était ainsi depuis quelques jours, qu’est-ce qui pouvait bien le tarauder?
❪ J’en suis témoin, ma chère. ❫
De quoi n’avait-il pas été témoin? Que n’avait-il pas vu, su, prévu? Le Monde était las, bien las de tout cela. Et ce poids revenait une fois de plus sur sa poitrine à l’entente de l’échange entre leurs deux armes. Que pouvait-il dire? Faire? Oui, le Hasard était de retour. Oui, il aurait pu le tuer s’il l’avait désiré. Pourtant ne l’avait nullement fait. Pourquoi? La réponse était à la fois une évidence pour la Réalité et un mensonge sur lequel il s’efforçait de fermer les yeux. Prendre des vies n’a jamais été un souci pour lui, frère, soeur ou qu’importe. Et pourtant la Fortuité vit encore. Agonie de millénaires mais vit encore. Sera affaiblie et il était sûr que la dame de fer n’allait point manquer cette occasion pour lui faire mordre la poussière. Lui faire payer tout le mal qu’il avait pu commettre. Et ce poids l’entraînait, fil rouge autour de la gorge, réponse que trop visible où il ne peut plus détourner le regard.
Ils sont pareils.
Monde las d’entendre ces paroles, n’était-il pas celui qui avait le rôle d’Atlas? Celui qui portait et dirigeait cet orchestre? Il en envierait presque la Guerre, elle, libre de ses choix. Elle qui peut choisir ou non un tel poids sur ses épaules. Libre, ils l’étaient tous excepté pour sa personne. Et seul lui, lui… Aussi cruel soit-il, avait su saisir. Est-ce là cette fameuse clémence? Qui sait? La Légendaire acquiesçait aux dires de sa consoeur, elles, armes et objets allant de mains en mains d’âmes en âmes afin de trouver leur partenaire idéal. Tout cela, la jeune femme le savait. N’apprenait rien de plus sur les noirceurs de ce monde. Tirait légèrement la moue à une mention, son regard bronze allant chercher ses bottines de cuir.
❪ Je le sais bien, Myng. Nous ne sommes que des armes après tout, nous parcourant les terres de mains en mains, à la recherche de cette âme qui saura nous donner notre potentiel et à qui nous pourront le rendre. Le monde n’est pas une féerie, j’en ai que trop conscience. Votre histoire en est la preuve même. Je ne comprendrais jamais ce qui pousse un individu à de telles dérives. Surtout envers vous. Mais… Vous n’êtes pas les seules qui prenaient les plus dures décisions pour tout le monde… ❫
L’arme ravalait sa salive, portant son regard vers la tête blonde, déjà bien loin dans son monde intérieur. Si tous, comme le disait si bien la Guerre pouvaient aussi bien comprendre ce par quoi il passait que la nécessité d’en finir avec cet homme nommé Cipher, peut-être les choses iraient-elles mieux.
La grande dame tentait tant bien que mal de chasser les sombres pensées qui s'accumulaient peu à peu laissant place libre aux idées noires et à quelque ressenti qu'elle voudrait ne jamais relâcher. Si seulement elle le pouvait car c'est bien pour cela qu'existent les ténèbres du coeur de la Guerre. Afin de maintenir un équilibre, il aurait été bien trop facile de pouvoir simplement se débarrasser de tout cela d'un simple claquement de doigt, il aurait été facile de pouvoir l'ignorer à jamais et de simplement pouvoir écouter la sage parole du monde qui en ces temps troublé, avait raison. Elle devrait simplement se retenir, laisser la fortune à ses sombres desseins. Après tout qu'il fasse ce qu'il lui plaisait, il pouvait bien s'en prendre aux mortels et aller achever justice s'il voulait, qu'est-ce que cela changerait au monde ?
La légendaire elle continuait sa conversation avec sa consoeur, quelque peu distraite, enquiquinée par la pluie qui commençait à tremper sa cape et mouiller sa chevelure platine, elle s'efforçait de se couvrir de ses bras en claquant de la langue pour manifester son agacement certain.
"Je le sais bien que ma dame n'est pas seule au sommet. Mais elle s'y implique tant."
Elle soupira et reprit plus bas.
"Parfois j'aimerais qu'elle prenne un peu de recul."
Elle baissa une de ses mains pour la poser contre son coeur.
"Mais je sais qu'elle ne pourra jamais... Plus que n'importe qui, le coeur de dame Galatea est pareil à un maelström d'amour, ses frères et soeurs, elle voudrait tous les chérir, elle voudrait à elle toute seule porter tous leurs fardeaux... S'il le fallait elle porterait même le monde sur ses épaules. Je ne saurais dire d'où cela vient mais ces désirs ont également fait naître leur lot de..."
Ses doigts se crispèrent contre la plaque qui couvrait son buste et une horrible grimace se dessina sur son visage. Ses yeux s'embuèrent de larme alors que ses mains venaient se placer contre ses oreilles, elle se mit à murmurer frénétiquement.
"C'est trop... C'est trop..."
La reine guerrière s'était retourné, ses yeux semblaient vomir des flammes et sa lèvre inférieur saignait, sûrement l'avait elle mordu sans le vouloir. Son visage ressemblait à s'y méprendre à celui d'une créature humanoïde à l'allure carnassière. Tout son corps semblait être pris de tremblement alors que d'un fil, elle retenait le déluge d'émotion qui s’apprêtait à faire surface.
"Ne me demande plus de l'ignorer. Je ne suis pas comme toi, je ne peux pas faire comme si rien n'était arrivé et encore moins comme si rien n'allait arriver pour ensuite prétendre que le blâme est mien ! Tu as décidé de rester à l'écart Herentir ! Alors épargne moi ta condescendance."
La légendaire de son côté avait fini par éclater en sanglots incontrôlés ne supportant plus le mal être qui rongeait sa maîtresse de l'intérieur, en effet si leurs coeurs étaient liés, ils ne pouvaient en aucun cas supporter le même poids et là où la guerre avait peine à se maintenir à flots, la pauvre petite était submergée et n'avait plus que le désir de disparaître, dans son désespoir elle tendit une main vers sa consœur, quémandant par la son aide pour se redresser, le visage défait par un trop grand chagrin.
❪ Mais ma pauvre Guerre, si j’avais pris ne serait-ce qu’une infime part, vous seriez tous morts! Il n’en tient qu’à mon unique personne que vous frôliez ces terres en jour ou dans les années futures. Laisse-moi t’apprendre une chose, ma chère. La Justice ne sera plus bientôt. Alors au lieu de te laisser emporter par ces futilités que sont tes émotions, prépare ta croix et ta guerre. Tu n’as pas la moindre idée de ce qui peut se passer par-delà le monde. Et encore moins, je ne te permets toi, ô chère consoeur de me dire où est ma place quand on ne connaît point la sienne. ❫
Un sourire sordide, un regard de glace et la Guerre disparaissait comme elle était venue à lui, d’un claquement de doigts. Le Monde fatiguait. Le Monde en avait sa claque et plus le temps défilait, plus ces pensées revenaient en boucle, harassant son esprit. Brisant un peu plus ce masque qu’il s’efforçait d’arborer tant bien que mal. Oh que la Réalité était agacée de ces états d’âme dont il n’avait cure. Qu’elle était agacé que la terrible Guerre se laisse abattre pour une pareille idiotie quand elle est là à jouer les grandes générales de tout un peuple. Qu’elle était lassée d’entendre et voir ces comportements à son égard quand manifestement elle est celle qui oublie qui lui fait face. Alors pourquoi? Pourquoi les laissait-il tous vivre quand ils sont ceux qui l’ennuient plus qu’autre chose? Peut-être le Monde imaginait-il encore être un cas curable. Peut-être imaginait-il pouvoir aller à l’encontre de sa nature et de ces anathèmes qui l’incombent. Pourquoi?
❪ -ren! -heren? -m’entends? HEREN BON SANG TU M'ÉCOUTES?! ❫
Légère douleur sur la pointe de son pied gauche, la jeune femme écrasant celui-ci, excédée, mains sur les hanches. Ses noisettes plongées dans les ambres de son détenteur, éreintée d’avoir parlé pendant elle ne sait trop combien de minutes dans le vide pour que la tête blonde daigne revenir dans le monde tangible. Un souffle s’extirpant de ses lèvres, la Légendaire retirait son pied, laissant voir un court instant une mine inquiète, se questionnant sur ce qui avait pu happer son détenteur autant de temps pour en oublier le monde autour de lui. La Réalité elle, plaquait une fois de plus son éternelle impartialité sur son faciès, toisant la tête carmine.
❪ Qu’il y a-t-il, Astar? ❫
L’épée se passait la main sur le visage, dépitée, pointant d’une main sa consoeur en larmes et sa Maîtresse recluse dans cet océan de sombres sentiments.
❪ Qu’il y a-t-il?! Heren, tout de même! Tu pourrais prêter un peu plus attention! Tu ne vois pas que nos amies sont mal au point là? Ne pourrais-tu pas faire quelque chose au lieu de te perdre dans tes pensées, s’il te plaît? ❫
Elle aussi, elle disparaîtrait, sa tête rejoignant les constellations pour un tel ton. Tous. Tous ne seraient que poussières et enfin aurait-il ce maudit silence qu’il ne cessait de chercher depuis la nuit dernière. Long soupir, bougeant la main pour laisser apparaître une lourde cape à l’effigie de celle de la dame de fer, la Légendaire l’attrapant comme elle pouvait pour y en emmailloter sa consoeur avant de l’épauler pour la relever.
❪ Je comprends vos ressentis. Je ne pourrais dire à quel point je vous admire toutes deux, tant toi que ta maîtresse. Chacune de vous se bat pour les protéger et c’est fort louable. Mais je suis d’accord avec toi, parfois accordez-vous du recul. Ne vous laissez pas ronger par ces mauvaises choses, aussi terribles soient-elles. Je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire… Mais sans cela, qui se battra à votre place? Qui les protégera? Il faut aussi prendre soin de vous. ❫
La jeune femme détournait le regard, une mine soucieuse avant d’enlacer sa consoeur et de jeter un regard doux vers sa maîtresse, n’osant nullement faire de même avec l’impressionnante dame. L’atmosphère était déjà assez oppressante comme telle et elle ne voulait se risquer à agacer la dame de fer plus qu’elle ne pouvait l’être. La Réalité elle, était retournée dans sa bulle, visage impassible ; l’esprit occupé à des choses bien plus intéressantes que les états sentimentaux des jeunes dames. Cependant, il décidait un court instant de délier ses lèvres, posant des prunelles sardoniques sur la figure de la Guerre.
❪ Ce n’était point de la condescendance. Un simple fait, Galatea. Je te soumets uniquement l’idée de ne pas mourir quand tu as passé des ères à bâtir ce qui te tient le plus à coeur. Quant à mon rôle dans tout cela, je l’ai déjà dit, le blâme est mien. Je n’ai pas ta liberté d’agir. Si je le pouvais, je le ferais. Et probablement ne serais-je pas là à observer les déboires de quelques âmes pour vivre et un continent fleurir et dépérir sous le joug du temps. La condescendance serait de te dire que c’est une perte de temps et que de toute manière tes efforts seront vains. Or, je ne le fais point. Ne me fais guère dire ce que je n’ai pas dit, ma chère. ❫
Le Monde conservait son calme malgré les toutes autres scènes qui prenaient place en sa psyché, continuant sa route. Laissant son arme soutenir sa consoeur sous cette gigantesque cape qui pourraient bien les faire rentrer chacune trois fois. Au moins, elles n’avaient plus à se plaindre de la pluie.
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