La Mort en avait gros aujourd’hui. Ce n’est pas la faim qui la taraudait, elle avait eu tout son saoul de larmes et bien au delà, c’était peut être même ça qui l’ennuyait. Elle détestait se nourrir, grande Dame trop sentimentale qui ne pouvait se détacher de cette part d’elle même. Elle l’aurait bien laissé loin derrière, il y a des siècles de cela, mais rien n’y faisait, son empathie et ses sentiments lui collait à la peau aussi bien que sa paire d’escarpins. Il y avait des jours comme celui-ci où elle ne supportait plus d’être qui elle était, d’avoir à faire ce qu’elle faisait. Elle rêvait d’un monde de création, de vacances improvisées, d’une paix au moins temporaire sans avoir à ne faucher personne ou ramener papy Edmond parmi ses enfants pour une myriade de pleurs et d'incompréhension. Que les êtres d’Aeredale étaient ingrats… Aucun d’eux ne se disait que la grande Dame subissait autant qu’eux tous, même plus à force de voir et revoir les morts constamment. Tous prenaient comme acquis la Mort. Elle est là, elle fait parti de la vie. Injuste. Cruelle. Froide.

Qu’ils aillent se faire voir. C’est ce qu’elle pensait lorsqu’elle avait délaissé sa paire d'escarpins préféré pour enfiler ses affaires de voyage plus commode à ses projets. Il avait besoin d’air. De s’éloigner de la ville et de son tumulte pour un temps. Pas longtemps, juste un voyage qui lui permettrait de retrouver le silence et s’éloigner de toute forme désireuse de ses services. Que ce soient les vivants ou les morts, tous pullulaient en ville et à ses abords.

C’est ainsi qu’il marchait tranquillement dans les étendues de sable. Il n’avait pas pris sa forme d’ombre, souhaitant prendre son temps, se traîner et admirer le paysage comme autrefois lors de ses escapades dans les plaines désertes de vie d’Haldin. Avant que tous les peuples de ne multiplient. Ses yeux parcouraient les milles devant lui, il n’était plus très loin de Quyji à vrai dire, et plus il se rapprochait plus son pas se faisait lent, retardant l’inévitable. Il avait prétexté une sortie dans la royaume de Naharaz afin d’aller refaire leurs stocks d’objets étranges. Son associé avait bien ris de sa dégaine à son départ, aventurier de pacotille qui oscillait entre madame Irma et un Indiana Jones du pauvre. Des affaires en lin beige, un sac bien pratique bardé d’eau et d’affaires en tous genre, et la cerise sur le gâteau, un turban blanc pour le protéger du soleil. Madame Irma en balade, oui. Il déambulait tranquillement, soupir aux lèvres d’entendre déjà des voix porter.

“Si tôt? N’ai-je pas droit à encore un peu de calme?”

Les yeux surmonté d’une main pour se protéger des rayon se tournent vers les cris l’interpellant. Surprise plaisante que de voir que cette compagnie ne serait pas si désagréable que la Faucheuse le pensait. Elle saluait d’une main gracieuse et se dirigeait vers le Picot et ses cavaliers qui le rejoignait, la voix douce leur répondant.

“Eh bien j’imagine que vous vous dirigiez vers Kollsvik vu que ce cher Nawûn se perd toujours à l’opposé?”

Petit rire gracieux et la Mort vient caresser Naquar avant de reprendre.

“Bonjour Herentir, bonjour Astar, comment allez vous tous deux?”

Main tendue et déjà la Dame prenait place derrière tout ce petit monde. Il était commode d’avoir une monture si grande et si tolérante. Peut être la Mort se sentirait moins seule avec un compagnon tel que Naquar à ses côtés. Réflexions amères qui suivaient bien assez vite. A quoi bon, lui être éternel, il se verrait faucher un être de plus, cœur brisé que de le faire pour un compagnon qu’il aurait vu grandir. La Mort cherchait à se préserver autant qu’elle le pouvait, S’esseulant d’elle même pour ne tisser que peu de lien, s’empêchant ainsi de pleurer la perte inévitable de ceux qu’elle côtoyait. Ceux qu’elle ne connaissait pas était déjà bien assez pour elle, pourquoi se noyer elle même de responsabilités de plus. Elle prendrai une plante à la place. C’est bien une plante. C’est silencieux et si on s’en occupe bien éternelle. Quel nom pourrait-elle lui donner? Tout dépendra de la plante non? Il faudrait aller voir quelqu’un qui s’y connait, recevoir des conseils.

La Mort silencieuse et perdue dans ses pensées guidait d’une main et d’un doigt tendu la direction de la ville, corrigeant parfois les dérives du Monde qui ne cessait de vouloir aller ailleurs qu’à la bonne destination. Pensées coupées par la voix d’Astar. Tête qui se penche, mains sur les épaules de la légendaire pour suivre son regard et son geste.

“Oh pitié non pas encore…”

Yeux au ciel et inquiétude mal voilée. La Mort fuyait ses devoir pour que l’ironie lui place sur la route un flirt non désiré. Ses doigts venaient pincer l'arête de son nez, débat intérieur pendant que la Réalité glissait déjà à bas pour récupérer l’inconsciente. Elle glissait de Naquar également pour rejoindre le petit groupe et constater la présence de Fenrir. Mais que faisait-elle là cette quiche? Une toute jeune Nawûn qui ne cessait de venir flirter avec la Mort par inconscience de la vie. Ses tatouages et nombreux guides ne lui suffisait pas à se maintenir dans un état assez potable au fil des années pour vivre décemment.

“Que fait encore Fenrir ici? Elle ne cessera jamais de me surprendre par sa capacité et son inventivité à passer son temps en Erèbe. Cherche t’elle à rejoindre les abysses des âmes défuntes? 68 années est-ce trop long pour elle?”

La Mort ne savait que trop bien que la nature de l’enfant l’obligeait à poursuivre cette conduite dangereuse, elle n’y pouvait rien, l’indifférence ne peut faire autrement.

“Il lui faudrait un chaperon constant à cette étourdie.”

L’attention de Gwenoeth était une nouvelle fois attirée par la légendaire, optimisme et joie incarnée. Et sautillait et agitait un parchemin dont l’écriture particulière ne manquait pas d'interpeller la Dame. Ruel avait vraiment envoyé seule Fenrir pour une quête dans les plaines arides? La Mort savait que le vieux Vu’Han radotait à propos de vouloir les aventuriers morts mais là, il faisait peut être du trop bon travail. Le groupe se mettait déjà à dos de Picotis, Gwen en profitant pour voler le parchemin des mains d’Astar. L’examinant rapidement pour en voir les détails avant de répondre aux deux.

“Eh bien qu’il en soit ainsi… Le destin est inévitable après tout, n’est-ce pas mon cher Heren? Nul besoin de t’excuser As, ton enthousiasme est léger et soulage bien des Nawûns tu sais. Nous n’avons plus qu’à nous mettre en route, il semblerait que la quête soit dans un village entre ici et Quyji, nous ne sommes plus très loin il me semble.”

Il cherchait un échappatoire pour oublier ses devoirs et voilà qu’une nouvelle quête se présentait à lui, toujours accompagné de Nawûns et d’une légendaire, celle-ci étant l’exact opposé de la précédente. Ce qui était certain est qu’elle les aiderait bien mieux ou tout du moins avec bien plus d’entrain.

La monture serviable et bien chargée reprenait la route, aiguillée par les indications de la Mort et la main de la Réalité. Indifférence inconsciente et une légendaire avec beaucoup trop d'entrain, que pouvait-il leur arriver? Déjà le village se dessinait au loin, ils n’étaient vraiment pas très loin de leur destination. Ce ne serait qu’une pause avant de continuer vers Quyji se disait la Mort.

L’indifférence rejoignait enfin les deux autres Nawûns et l’arme. Esprits repris pour le peu qu’elle tenait à leur accorder. Là sans l’être, mimiques fausse, surjouées et malvenues. A rythme décalé, juste assez pour sembler tout le temps étrange dans les bras du monde qui ne cherchait rien d’elle. La Mort avait l’habitude de ces actes, masquerade bien jouée mais au tempo décalé. Le doigt la pointait et faisait soulever un sourcil. Accusateur et forcé, on aurait dit une Moire qui lui prédisait une mort prochaine, rire instantané de la Faucheuse à cette idée.

“Eh bien, bienvenue, de nouveau, parmi les vivants ma chère Fenrir.”

Yeux de la Mort placardés sur le festin qui se déroulait devant elle. Son ami primordial n’en n’ayant rien à faire, rien ne changeait pour lui et si peu de choses l’atteignait, tout de moins c’est ce qu’il faisait en sorte que les choses soient. Ami trop pris par ses responsabilités et sa nature, ne pouvant laisser libre court à cette dernière, au combien la grande Dame le comprenait et compatissait à cette vie faite de limites et bien terne pour elle noyée des sentiments de tous.

Le temps de ces réflexions, leur destination était déjà atteinte. Que le temps passait vite lorsque l’on est plongé dans son esprit à se couper de tous. L’associé de la Mort riait bien souvent de lui pour cela, grande perche qui restait plantée au milieu de tout sans être là, enfermée dans ce corps de chair. Il en était de même sous cette chaleur écrasante lorsque ses pieds touchaient le sable du village. Abandonné par la réalité et l’indifférence, se retrouvant avec pour seule compagne une légendaire guillerette. Les yeux suivaient les fesses du Picotis qui suivait sagement son maître vers un peu de fraîcheur dans des écuries. Regard dévié vers le reste de ce qui l’entourait. Un village bien modeste les accueillait, quelques ruelles étroites profitant de l’ombre des bâtiments de terre et de chaux. Le tout oscillant entre beige et ocre, sol et murs ne faisant qu’un, des toît tranchant dans un paillage savamment tressé pour garder le frais et les protéger du reste. Aucune couleur ne tranchait dans ce village, tout était lisse et même les habitants portaient la couleur du sol comme parure. Seuls le groupe d’étrangers dénotait au milieu de tout cela. Gwenoeth se rendant compte de ce fait commençait à se dandiner mal à l’aise. Il n’aimait vraiment pas devenir le centre de l’attention. Les mots du monde le ramenait à lui.

“Je ne faisait que le traverser en réalité. Je voyageais vers Quijy afin de refaire les stocks de la boutique…”

Pause, voix encore dans l’air, qui trompait-il ainsi à clamer cette excuse à tout va? Seulement lui. Ni la foi ni la réalité n’étaient dupes. Très certainement pas l’arme non plus et seule l’indifférence était… désintéressé. Elle était ce qu’elle était. Et la Mort soupirait dans un petit rire en reprennant.

“Tu le sais, ta question n’est que politesse mon frère, je ne fuis que moi même dans ces étendues de sables mais vois-tu je n’ai pas encore réussi à me semer. Le jour où tu réussiras pareil miracle il faudra me l’apprendre, hum? ~”

Main posée sur l’épaule pour appuyer l’idée, difficulté partagée et le débat était de nouveau clos. Gwen n’aimait jamais trop s'épancher sur l’épaule de quiconque. Mort recevant toutes les peines du monde, réceptacle sans fond qui ne savait pas elle-même comment organiser et déverser les siennes. Se jouant des murs, triant et fermant à double tour ses propres ressentis pour ne pas se laisser submerger, pour ne pas avoir à assumer. Ô que le déni était beau en cette journée ensoleillée.

“Istahall a tenu à m’habiller pour mon voyage comme tu le vois, finalement cet idiot a toujours raison, ce turban me sauve de ce soleil de plomb. Et attention! Ne va pas lui répéter cela! Sinon j’en entendrait parler encore dans un millénaire! Ce couillon a bien dû rire en sachant que je croiserai son oeuvre, tout ce foutoir est très probablement de lui… Qui, sain d’esprit, irait vénérer une pelle sinon?”

Il tournait sur lui même pour toiser l’endroit, grande Dame faite homme pour une fois dans son existence, seule sa chevelure tombant dans son dos montrait sa féminité, cela et ses geste graciles et sa démarches légère. Mort perturbée de ne pas porter ses usuels escarpins, fort peu pratiques dans un pareil endroit, elle les regrettait tout de même. Sa paire écrue avec la semelle blanche irait parfaitement avec sa tenue.

Intérêt tourné vers la légendaire qui ne quittait jamais ce sourire gigantesque sur son visage. Que celle-ci pouvait être reposante à côté d’une autre légendaire qu’il connaissait bien. Pas de cris, pas d’esclandres et surtout pas de flammes. Ses remarques touchaient le coeur du problème. Il est vrai que leur présence attirait les regards et aucun n’était avenant mais les yeux se faisaient bien plus durs lorsqu’ils se posaient sur Astar. Misogynie étrange ou juste une coïncidence. Ils verraient cela avec les réactions face à Fenrir, quoi que… Elle ne récoltait jamais rien de bon celle-ci, ne sachant pas vivre dans ce monde.

“Les gens ne sont vraiment pas avenants, tu as raison As… Nous devrions peut être reparti-”

Pas le temps de finir sa proposition que l’arme guillerette se lançait au coeur de la mêlée. L’option que tentait de proposer la Faucheuse n’était pas viable pour elle. Obstinée à tout comprendre et tout résoudre elle allait déjà à la rencontre d’un groupe d’hommes plus loins, laissant les deux grandes perches en plan.

“Nous aurions pu repartir… Mais j’imagine que nous ne pouvons ni laisser As ni Fen ici… Ce serait tentant… Ah! Tant pis…”

L’idée n’était pas sérieuse, jamais Gwen n’oserait abandonner qui que ce soit, trop serviable et à la culpabilité trop facile pour ce genre de choses. Il suivait les traces de la jeune femme pour se glisser dans la conversation. Oreille attentive qui pour l’instant préférait écouter, ne sachant absolument pas comment trouver les réponses à ce problème de croyance étrange. Mais le problème était que les hommes ne semblaient pas décidés à les accueillir, leur tournant ostensiblement le dos alors qu’ils étaient à un pas d’eux. Il n’aimait pas se faire remarquer mais il aimait encore moins se faire traiter de cette manière. Village d’idiots malpolis.

“BON-JOUR! Vous ne semblez pas habitués aux étrangers comme nous. Pourriez vous nous indiquer la personne en charge? Le chef de votre village?”

Regard méprisant des deux hommes pendant que le troisième se tournait vers lui, et uniquement lui, ignorant Astar, pour répondre. Mais qu’avaient-ils ces abrutis?

“Qabil, est notre chef. N’osez pas le déranger il est en pleine préparation de la future cérémonie.”

Réponse claquée. Pause. Silence marqué d’une grande déférence sans reprendre pour expliquer de quelle cérémonie il était question, laissant les étrangers sur leur faim, pas plus avancés sur quoi que ce soit à propos de ce village.

“Oui eeeeeet? Où est-il? Si vous ne voulez pas que nous allions le couper dans ses…. Préparatif…? Peut être pourriez vous répondre à nos interrogation? ”

Yeux grands ouvert et outrés des villageois. Comment leur culte si magnifique pouvait être méconnu au delà de leur village? Impossible! Hérésie! Gwen pouvait presque entendre la voix de l’autre folle des bûchers.

“Co- Comment osez vous? Il EST LE Grand Charif autoproclamé des pelles. RESPECTEZ-LE !!”

Son frère en était au même point que la Mort, harassé par son rôle, son devoir et le monde lui-même ne pouvais pas s’arrêter au même titre que la Mort ne pouvait cesser son funeste travail. Tandis que la silhouette de la grande Dame s’éloignait, elle répondait avec une voix empreinte de dépis.

“Je m’en doute bien Herentir, je me doute bien… L’espoir fait vivre dit-on. Ah! Qu’elle ironie pour la Mort n’est-ce pas? Je crois bien que nous pourrions ouvrir une entreprise de construction de murs à nous deux si je n’avais pas déjà mon petit commerce avec la Foi,..”

Du coin de l’oeil il regardait partir son frère récupérer leur cadette dont l’insolation faisait concurrence à son obstination. Il réfléchissait à l’idée de lui apprendre que les choses, souvent, se font par étapes et que vouloir arriver directement à destination n’est rarement ou jamais possible. Il en était bien la preuve, lui-même fin du vivant, Terme d’un cycle et conclusion de toute vie qu’il croisait. L’eternel n'existait pas, pas même pour les Nawûns immortels. Si la louve voulait pouvoir doubler son temps de vie il lui faudrait apprendre ces étapes et la patience. Quoi que l’indifférence ne côtoie la spontanéité que parce qu’elle se fiche bien de mettre les formes tout le long de sa route.

Sourire fin que de voir la Réalité une fois de plus prendre en main les choses, il était habitué, rôle de toute une vie. Il semblait avoir évalué la situation si rapidement que ses actes étaient instinctifs, attrapant l’enfant par ses bandes pour calmer les ardeurs des deux camps, éludant un combat qui semblait inévitable. Inévitable, sauf si la Réalité y mettait son grain de sel dans l’engrenage, déraillant la machine. La Mort lui en était reconnaissante, elle fuyait les spectres et n’avait réellement pas envie d’en croiser immédiatement. A quoi bon changer de royaume pour tomber nez à nez avec son devoir. Elle serrait les dents, retenait un soupir et un mélange de panique et de lassitude. Cocktail détonnant qui la prenait au ventre et à la gorge à chaque fois que sa nature la rappelait à l’ordre. La Mort ne savait plus si elle voulait se débarrasser de sa nature et vivre comme n’importe quel autre être d’Aeredale ou envoyer balader ses états d’âmes et sa sensibilité pour embrasser pleinement ce qu’elle était. Elle espérait calmer ce dilemme infernal entre un soleil de plomb et le sable ocre du désert mais rien n’y faisait. Elle ne pouvait échapper à tout cela.

Nouveau sourire aux instructions du Monde pour Fenrir. Simple et concises, rien que la nawûn ne puisse suivre sans déclencher une nouvelle catastrophe. Les yeux de la Mort tous pris par la scène et la jeune louve, elle ne voyait pas Astar dans son jeu idiot de grimaces ni ma main se lever, simplement le geste vif d’Heren. Soupir retenu, si le coup était tombé, elle imaginait bien que le villageois aurait vu voler sa tête jusqu’à Kollsvik et pour cela la Mort n’en aurait tenu aucune rigueur à son frère. Silence et regard vif, elle observait la scène sous ses yeux, une main se glissant sur l’épaule d’Astar un court instant pour lui montrer son soutien. La grande Dame appréciait bien la légendaire et souriait au duo que formaient ces deux là, se complétant parfaitement. Depuis qu’elle était arrivée dans la vie d’Heren, il avait certains moment où il semblait plus serein. Rien de parfait, ça ne l’est jamais avec la Réalité mais, une étincelle de mieux peut être?  Il ne perdait pas le nord, jamais. Calme forcé et ton glacial, voilà sa spécialité, entre autre… Leurs regards se croisaient et la Mort offrait un très léger signe de tête pour signifiait qu’il prenait la suite, saisissant immédiatement l’occasion. Sourire intérieur de se dire qu’il allait jouer au good cop - bad cop.

“Oui comme mon ami le dis, nous sommes simplement des étranger curieux et intéressés par votre culte. Nous concevons parfaitement que votre chef soit occupé et nous nous en remettons à vous. Ce doit être un grand homme, exceptionnel même non?”

Caresser dans le sens du poil, toujours… Aller dans l'intérêt des autres, la Mort savait faire même si cela lui faisait grincer des dents. Tâche bien ennuyeuse qui lui incombait et il préférait s’écraser et jouer les ingénus pour accélérer les choses. La grande Dame qui perd patience n’est pas chose courante mais ce serait fâcheux car ici rien ne serait réglé et un fardeau de plus s’ajouterai à ses épaules. Patience récompensée par un grognement d’un membre du groupe qui s’avançait, leur concédant une réponse. Seul membre du groupe accommodé par les douces paroles de Gwenoeth.

“ Cet homme autrefois nommé de Qabil Salhi, s’est un jour avancé à travers les champs suivi de pelles flottantes, tel le messie. Qui pourrait nier ce miracle? Qui pourrait croire en une autre déité, fausse idole que l’on devrait brûler du feu de la Sainte Pelle!  Depuis ce jour nous le suivons tous, cette croyance est une renaissance!”

Incroyable ferveur que voilà, c’est fou, comme si la Foi elle même s’était emparée d’eux pour les convaincre de la sainteté de ce morceau de bois et de ferraille porté ou plutôt flotté par un messie. Sourire interieur de la Faucheuse se demandant bien ce qu’avait encore fait Istahall. Coup d’oeil vers Fenrir pour l’inciter à prendre la suite et s'engouffrer dans cette opportunité, priant lui-même ou n’importe lequel de ses frères et soeurs pour que la louve se tienne au plan et à la liste de questions.